Quelle a été la 1ere étape et qu’a-t-elle apportée ?
La toute première étape a été un entretien en permanence innovation de Thésame (financée par le Grand Annecy), cela nous a permis de flécher les différents dispositifs et acteurs pouvant nous aider sur le projet. Pour réussir il faut passer par des étapes précises, si on en rate une cela peut être préjudiciable pour la suite. Suite à ce rendez-vous nous avons engagé la constitution d’un dossier Startup&Go Emergence avec Thésame.
Il nous a permis de mettre en place nos premières bases de protection intellectuelle en faisant une analyse de l’antériorité de notre marque / logo, design de notre première tente et nous aider à la gestion de notre propriété intellectuelle. Ce travail a été complémentaire avec le programme de notre incubation au sein d’OSV.
Vous aviez déjà témoigné sur votre programme Innovation Flash l’année dernière, suite à ça vous avez engagé un programme long « Ambition Eco : Optimiser ma politique d’innovation », qu’en est-il ressorti ?
Ce programme nous a permis de poser la stratégie d’innovation et les sujets des 3 à 5 prochaines années. Nous avons ainsi pu structurer et budgétiser 3 piliers majeurs de développement. Actuellement nous avons enclenché le programme Easy POC avec le CEA sur l’un de ces piliers.
En parallèle nous nous sommes engagés dans le programme PITON de l’USMB sur un second pilier qui va traiter du sujet de la mécanique et simulation numérique. L’objectif est de passer d’une approche de construction empirique à une approche plus scientifique.
Nous envisageons un second programme pour avancer davantage sur la gestion du programme établi ainsi que sur les aspects RH.
Commercialiser un produit innovant avec une marque nouvelle présente t-il des difficultés ?
Oui tout à fait, lorsque vous proposez une nouvelle marque, il faut réussir à se faire connaître, à rassurer le consommateur et également mettre en avant notre caractère innovant. Il a fallu mettre un « coup de pied » dans le marché et se faire une place. Nous avons une longueur d’avance technique, il faut continuer à la creuser en innovant.
De l’autre côté, nous devons également gérer nos achats, avoir une expertise suffisante et maîtriser la qualité des matériaux reçus. Acheteur dans l’innovation c’est stratégique, complexe et il faut avoir une part d’expertise.
Comment avez-vous abordé ce sujet qui est la gestion des achats ?
Nous avons adhéré au Club PEAK au sein de Thésame. Cette fonction au sein de notre activité est stratégique, il est essentiel pour nous de maîtriser ce sujet, et c’est dans cette logique que nous avons rejoint ce club.
Vous avez également effectué en parallèle beaucoup de développement produit et aujourd’hui vous souhaitez développer votre démarche R&D. Comment avez-vous financé toutes ces phases ?
La première brique de financement, pour nous, a été les fonds propres que nous avons injectés dans Samaya®, des investissements par tranche au fur et à mesure. Nous avons pu faire effet de levier sur nos fonds propres grâce aux dispositifs de BPI, mais également avec notamment Initiative Grand Annecy qui nous a permis d’obtenir des prêts d’honneur et d’actionner le 2e volet du dispositif Startup&Go : le volet création qui est un prêt d’honneur innovation.
Vous avez levé en janvier dernier 1,5 million d’euros en « equity », premièrement comment gérez-vous votre politique d’innovation en même temps que votre levée de fonds ? Deuxièmement, qu’allez-vous faire avec cet argent ?
On ne dort pas, donc ça nous libère du temps ! Plus sérieusement, même si nos journées sont chargées, nous sommes actuellement une équipe de 15 personnes et bientôt une vingtaine dans quelques mois. Nous avons développé une véritable équipe avec un trio à la direction. Récemment nous avons intégré une 3e associée dirigeante, Victoire DAVID-POINSIER. Nous avons également eu un CFO (Chief Financial Officer) et investisseur Samaya® très efficace, Benoît DAVID. Pour aller vite il faut les bonnes compétences.
La levée réalisée va nous permettre premièrement de nous entourer d’investisseurs qui ne font pas seulement apporter du capital, mais qui apportent aussi leurs compétences. Parmi eux nous pouvons notamment compter sur l’ancien président de Salomon, Jean-Marc PAMBET.
Deuxièmement nous permettre de mettre en action notre démarche de R&D et développement commercial. Nous souhaitons également localiser une partie de notre production localement, et créer un atelier de prototypage et R&D Textile sur le territoire.
Ghislain PIPPERS et Arthur JALLAS, les cofondateurs de Samaya®
Des propos recueillis par Christophe NEU