février 18, 2020
Lors de la #JournéeDeLaFilièreAuto, la Plateforme automobile (PFA) a réuni 500 représentants de la filière automobile française (constructeurs, équipementiers, ETI et PME, start-up) pour évoquer les principaux enjeux de la filière, en particulier le mix énergétique et les besoins technologiques. Au programme : partage de solutions pour aider les entreprises à s’adapter à ces mutations.
Un atelier, animé par le Lab PEAK de Thésame, a été consacré au développement de la collaboration entre clients et fournisseurs, véritable levier de compétitivité, qui permettra à la filière d’accroître ses performances et sa capacité d’innovation et ainsi relever les défis auxquels elle est confrontée. La filière automobile fait face aujourd’hui à une disruption technologique et sociétale, avec en particulier les nouveaux usages de l’automobile, l’avènement des véhicules connectés et autonomes, ou encore la Loi de transition énergétique pour la croissance verte. « L’automobile vit la transition technologique la plus importante depuis la création du moteur à explosion », estime Bruno Le Maire, ministre de l’Économie.
Pour faire face à ces enjeux, qui requièrent de nouvelles compétences (gestion de données, électrification des véhicules, etc.), et maintenir sa compétitivité sur un marché très concurrentiel, la filière doit se réinventer et mieux collaborer. « Personne de réussira seul » a précisé Luc Chatel, président de la Plateforme automobile et président du Comité stratégique de la filière automobile. C’est en relevant ce défi collaboratif que les entreprises pourront développer leur capacité d’innovation et ainsi transformer ces défis en opportunités à saisir.
En développant des relations partenariales avec leurs fournisseurs, les entreprises associent les savoir-faire et compétences de fournisseurs sélectionnés à leurs propres ressources internes. Elles peuvent alors bénéficier d’expertises dont elles ne disposent pas. Elles développent ainsi leur capacité d’innovation, ce qui leur permet d’accélérer le développement de nouveaux produits ou services. Les fournisseurs, quant à eux, bénéficient de nouveaux marchés, mais aussi de technologies et compétences complémentaires. Il s’agit d’une relation gagnant-gagnant.
Les échanges lors de l’atelier sur les relations clients-fournisseurs, animé par Jean Breton, Directeur du Lab PEAK de Thésame, ont permis de partager les bonnes pratiques en la matière. Ainsi Hélène Paul (Directrice des achats, Michelin) et Philippe Babou (Directeur des achats, ARaymond) ont souligné l’importance de mettre en place la bonne organisation et de développer les bonnes compétences pour gérer ces relations, pour que chacun tire les meilleurs bénéfices de cette coopération. Michelin a mis en place des outils pour gérer la relation avec ses fournisseurs et déploie une politique Achats responsables, en lien avec sa politique RSE, pour laquelle le groupe a d’ailleurs reçu le Label Relations Fournisseurs et Achats Responsables. ARaymond (société de 7 000 personnes, spécialisée dans les solutions de fixation et connecteurs, dont le siège est à Grenoble) s’attache à développer l’innovation en phase avec ses valeurs managériales (servant leadership). La société a en effet créé un poste de Responsable Achats Innovation, qui fait appel à des compétences nouvelles, pour développer et piloter sainement ces partenariats avec ses fournisseurs et ainsi augmenter sa capacité d’innovation, mais aussi celle de ses fournisseurs. Christophe Chambet, Président du Groupe Pracartis (société de 160 personnes, spécialisée dans l’usinage de précision, dont le siège est en Haute-Savoie) a, pour sa part, présenté sa stratégie de diversification et de développement des compétences et du savoir-faire du groupe. Cette stratégie a permis d’augmenter son attractivité auprès de ses clients, et donc ses partenariats.
Pour développer cette collaboration avec leurs fournisseurs, certaines entreprises ont également mis en place des grappes de fournisseurs. C’est le cas de Continental. Ainsi le programme Grappe Automotive France (association Loi 1901 depuis mi-2019) fédère fournisseurs, clients et partenaires institutionnels autour d’un projet visant à renforcer les relations clients-fournisseurs, améliorer la performance et développer l’offre.
La filière automobile française est consciente de la transformation profonde qui est en train de s’opérer. Les entreprises ont compris que c’est en développant leurs partenariats clients-fournisseurs dans leur écosystème, à l’intérieur et à l’extérieur de la filière, et en collaborant mieux, qu’elles pourront faire face à ces enjeux importants. Elles gagneront ainsi en performance et en compétitivité et sauront conserver leur place de premier rang sur le marché automobile mondial.