L’Heure d’été
impactée par le Brexit

avril 1, 2019

Cette fois-ci, le changement d’heure vit ses derniers moments.

Les consultations qui ont eu lieu dans les divers pays européens, même si elles n’ont qu’un caractère indicatif, montrent à une écrasante majorité le souhait de garder une heure fixe tout au long de l’année.

 

Découvrez la Chronique d’André Montaud

L’heure d’été est une très vieille histoire. Elle est apparue au début de 20ème siècle puis a plus ou moins fleuri au gré des saisons politiques. Mais boom, le 28 mars 1976, à la suite du choc pétrolier de 1973, l’heure d’été est définitivement gravée dans le marbre : il s’agit d’effectuer des économies d’énergie. POINT. On en rajoute même une couche en 1996 : en prolongeant l’été durant une partie de l’automne. Le hic, c’est que la justification des économies d’énergie est un vrai serpent de mer. Une anguille même : quasi insaisissable.  En France, une étude réalisée conjointement par EDF et l’ADEME estimait l’économie d’électricité à environ 440 GWh et la diminution des émissions de CO2 à 44 000 tonnes. Du vert avant le vert ! Sauf que, en incluant l’ensemble des coûts énergétiques, la Commission européenne considère « que les économies effectivement réalisées sont difficiles à déterminer, et, en tout cas, relativement limitées ». Dit autrement, on n’en sait fichtrement rien.

 

Bon, on en est là, les vaches, les ados et les jeunes parents en ont marre de se planter 2 fois par an en reculant ou en avançant à l’envers leur réveil et donc, on se décide à figer une fois pour toute la course du soleil levant.

 

Oui mais quelle heure d’été choisir ?  Jusqu’à maintenant, l’heure « européenne », dite heure de l’Europe de l’ouest correspondait à l’heure du méridien de Greenwich (GMT), +1 heure en hiver et + 2 heures en été.

 

Dans la nouvelle configuration, le GMT+2 semble faire consensus. Et voilà ty pas que la perfide Albion avec son Brexit bloque toutes les horloges de la concorde européenne.

 

Plusieurs pays de l’Est de l’Europe font remarquer, à juste titre, que si le GMT + 2 est pertinent avec la Grande-Bretagne, sa sortie de l’Europe change radicalement les équilibres. Plusieurs choix sont donc actuellement à l’étude :

Le GMT+2 standard qui a l’avantage de ne rien changer et que soutient la France

Le GMT +2h30 qui serait un compromis géographique relativement pertinent pour tout le continent

Le GMT +2h20 qui correspondrait au barycentre des populations de l’Europe que propose l’Allemagne et l’Italie.

 

Dans ce débat, les pays scandinaves ont décidé d’être neutres puisqu’ils ont 24 heures de jour en été et le Père Noel en Hiver.

 

Suivant le choix retenu, au prochain et dernier changement d’heure à l’automne, il faudra donc … ne rien faire ou avancer toutes les horloges de 20 ou 30 minutes. Une panique en perspective même si, à terme, cette mesure devrait simplifier fortement les déplacements sur l’ensemble du continent. Qui aurait pu croire, qu’avec le printemps, l’heure d’été s’inviterait à Bruxelles, en passager clandestin des prochaines élections européennes ? Dans ce maelstrom des horloges, le député breton Paul Fisherman rappelle, non sans une certaine sagesse, que les marées resteront les mêmes, avec ou sans Brexit : « laissons du temps au temps et le bon sens sortira bien des filets de la réglementation ».

 

André Montaud

am@thesame-innovation.com

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